À travers une étude détaillée de la circulation du cinéma muet européen en Australasie au début du XXe siècle, ce livre défie la myopie historique qui traite les films hollywoodiens comme ayant toujours dominé la culture cinématographique mondiale. Avant la Première Guerre mondiale, les longs métrages muets européens étaient omniprésents en Australie et en Nouvelle-Zélande, enseignant au public des Antipodes les cultures continentales et les familiarisant avec les stars européennes glamour, d’Asta Nielsen à Emil Jannings. Après l’essor d’Hollywood, puis le passage au film sonore, cette histoire – et ses implications pour les échanges interculturels – a été perdue. Julie K. Allen récupère cette histoire, avec ses participants flamboyants, ses courants transnationaux, ses genres innovants et ses complications géopolitiques, en lui redonnant vie. Faisant un usage innovant des journaux australiens et néo-zélandais numérisés, l’autrice reconstitue la distribution et la projection de films muets européens aux Antipodes, incorporant en cours de route des esquisses biographiques convaincantes des pionniers ambitieux de l’industrie cinématographique australasienne. Elle révèle la complexité et la compétitivité du premier marché du cinéma, dans une région où la demande des consommateurs est élevée et la production nationale faible, et encadre le passage spectaculaire à une programmation cinématographique presque exclusivement américaine pendant la Première Guerre mondiale, contextualisant la montée du film d’art dans les années 1920 en concurrence avec les productions hollywoodiennes grand public.
La version open source du livre d’Allen est disponible en téléchargement gratuit ici.
Sélection de critiques :
The author’s arguments and conclusions carefully and convincingly draw on well-selected historical sources: archival documentation and the daily Australasian press.
Professor Emeritus Dr Martin Loiperdinger, University of Trier, Germany
A superb contribution to transnational cinema studies, specifically the history of film distribution, exhibition, and reception in the silent period. Focused on the usually neglected region of Australia and New Zealand, Allen’s book is a model of extensive original research (in several languages), an admirable series of topical chapters, a list of hundreds of imported European film titles, and an enviable, accessible writing style.
Professor Richard Abel
University of Michigan
Sometimes reading a book is like finding the missing jigsaw puzzle piece and with it, the satisfaction of understanding how everything fits together to realize a more complete picture. This is one such book. Julie Allen has, with meticulous research, filled in the gaps to show how the social experience and entrepreneurial economy of cinema in Australasia has, from the outset, been diversly transnational. Screening Europe in Australasia reveals the manifold ways in which the introduction of cinema helped colonial Australia and New Zealand define a relationship to the world, to each other and to themselves. Allen shines an inquisitive lamp on the foundational socio-political drama of the film industry, illuminating its flamboyant cast of characters from a multitude of critical perspectives. The films may have been silent and monochromatic, but this book presents, in full surround sound and vibrant colour, the overlooked early history of European films in the antipodes.
Professor Deb Verhoeven
University of Alberta