Showing and Telling, ou “Montrer et raconter”, est une étude académique des mandats d’activités publiques d’institutions archivant des films. Elle a été réalisée en examinant et évaluant leurs projections publiques et les informations des spectateurs sur ces événements. Nico de Klerk a combiné deux approches. La première, fondée par l’expérience de l’auteur en tant que commissaire d’expositions et de rétrospectives, plaide en faveur de la richesse des objets d’archives usuellement ignorés pour leur manque de qualités esthétiques. La seconde est une enquête sur les activités de 24 institutions tout autour du monde, basée sur leurs sites web en février 2014.
Cet ouvrage vise à mettre au jour une disjonction entre les activités de conservation de ces institutions et leurs missions. Son argument central postule que les institutions de fonds publics archivant les films donnent à leur public un sens insuffisant de l’histoire du cinéma. Dans l’ensemble, elles offriraient un répertoire à caractère commercial et populaire, massivement constitué de longs-métrages de fiction, et montreraient un nombre disproportionné d’oeuvres récentes et nouvelles, souvent via une distribution commerciale. Leurs projections consisteraient en un mélange inexpliqué de différents formats technologiques (souvent substandards), et les films seraient immanquablement présentés comme de l’art, bien que leur esthétique avouée fût principalement de nature cinéphile et reposât sur des idées reçues. Des collections spécifiques, comme précisément les films des premiers temps, et une connaissance spécialisée, tant historique que méthodologique, seraient largement restreints au réseau des spécialistes. La pleine diffusion populaire de la connaissance, en mots et images, n’étant pas, selon les conclusions de Nico de Klerk, une préoccupation majeure de ces institutions.