Ce livre est la première monographie consacrée à Maurice Mariaud, acteur et metteur en scène français et portugais, auteur d’une quarantaine de films et acteur dans une quinzaine d’autres signés Feuillade, Fescourt, Lacroix, Perret, Burguet – outre les siens.
Les recherches de Frédéric Monnier qui se sont étalées sur plusieurs années font le bilan des connaissances que l’on peut recueillir sur ce cinéaste qui n’a laissé aucune archive personnelle, aucune correspondance, aucun écrit. Engagé chez Gaumont en 1911, formé par Feuillade, metteur en scène et scénariste dès l’année suivante, réalisateur ensuite au Film d’Art, chez Eclectic Film, Phocéa, Louis Nalpas, Cinéromans et Caldevilla au Portugal, Mariaud a touché à nombre de genres (comédie, drame, féérie…). Son œuvre est marquée au sceau de « l’esthétique Gaumont » – maîtrise de la lumière et de la profondeur de champ, goût pour le gros-plan dramatique et un jeu retenu. Salué par Delluc et Moussinac en 1919-1920, il fut l’une des victimes du passage au parlant et devint auteur dramatique au théâtre et à la radio, parolier de chansons sur des musiques de son ami Paul Fosse.
Ignorée des historiens, oubliée des archivistes, son œuvre refait lentement surface, une douzaine de titres étant maintenant repérés dans plusieurs archives cinématographiques (Archives Françaises du Film-CNC, Cinémathèque française, Deutsche Kinemathek, Eye Institute, Cinemateca Portuguesa, Gaumont Pathé Archives), plusieurs ayant été restaurés ou étant en voie de restauration. Cet ouvrage et le travail d’archives qui lui est lié (tant en termes de recherche que de restauration) engagent ainsi plus largement une redécouverte du cinéma français (et portugais) des années 1910 à 1930, de ses thèmes, ses genres, ses métiers, et des destins qui s’y jouèrent.